Une équipe de chercheurs a analysé la composition du microbiote intestinal de moines bouddhistes afin de connaître l’impact de la méditation sur la santé.

 

De nombreuses études ont montré l’impact positif d’une pratique régulière d’exercices de méditation sur la santé physique et mentale. Baisse d’anxiété, modulation des émotions, régulation de l’attention… autant d’exemples pouvant être cités.

Par ailleurs, de plus en plus de travaux scientifiques ont confirmé l’influence du microbiote intestinal sur le cerveau, avec une action sur l’humeur, le stress, la cognition via l’axe microbiote-intestin-cerveau.

C’est pourquoi, une équipe de chercheurs a émis l’hypothèse suivante : se pourrait-il que des exercices méditatifs puissent agir sur la composition microbienne du microbiote ?

La méditation module le microbiote

Pour vérifier leur hypothèse, l’équipe scientifique a prélevé des échantillons fécaux de 56 individus. Parmi eux,

  • 37 moines bouddhistes tibétains pratiquant la méditation minimum 2 heures par jour, et ce depuis 3 à 30 ans ;
  • 19 résidents laïcs vivant dans des régions voisines.

Les participants ne devaient pas avoir consommé de produits pouvant modifier la richesse et la diversité du microbiote comme des probiotiques, des prébiotiques, des yaourts, des antibiotiques ou des médicaments antifongiques au cours des 3 mois précédents.

Après analyse des échantillons par séquençage de l’ARN 16S, il s’avère que les phyla Bacteroidetes et Firmicutes étaient dominants dans les deux groupes.

Cependant, dans le groupe composé de moines bouddhistes :

  • Les genres Prevotella et Bacteroides étaient plus abondants ;
  • Les genres bactériens Faecalibacterium et Megamonas, considérés comme des marqueurs de bonne santé, étaient significativement plus importants.

Les chercheurs ont ajouté : « Plusieurs bactéries plus fréquentes dans le groupe de méditation ont été associées au soulagement de la maladie mentale. Cela suggère que la méditation peut influencer certaines bactéries qui peuvent avoir un rôle dans la santé mentale ».

Une amélioration de la santé cardiovasculaire également constatée

Pour aller plus loin, les scientifiques ont cherché à définir les rôles joués par ces bactéries.

Ils ont alors remarqué une amélioration du métabolisme et de plusieurs voies anti-inflammatoires protectrices chez les moines bouddhistes.

Enfin, après analyse sanguine, ils ont également constaté des taux de cholestérol total et d’apolipoprotéine B (tous deux associés à une augmentation du risque cardiovasculaire) significativement plus faibles chez les moines comparés aux résidents laïcs.

 

La méditation à long terme peut donc avoir un impact positif sur la santé. En effet, le microbiote enrichi des moines était associé à un risque réduit d’anxiété, de dépression et de maladies cardiovasculaires ainsi qu’à une amélioration de la fonction immunitaire.

Néanmoins, bien que ces résultats soient intéressants, il faut noter que l’étude ne comporte que très peu d’individus, tous de sexe masculins, vivant dans un environnement particulier. Des études complémentaires sont à envisager afin de confirmer ces résultats.

LC

Références

Image : Freepik

SUN Y, JU P, XUE T, ALI U, CUI D, CHEN J. Alteration of faecal microbiota balance related to long-term deep meditation. General Psychiatry. 2023, 36(1)