Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) sont des affections chroniques affectant le système digestif.
Les traitements conventionnels pour les MICI incluent souvent des médicaments anti-inflammatoires et des immunosuppresseurs. Cependant, de plus en plus d’études se penchent sur l’utilisation des probiotiques comme complément thérapeutique potentiel pour les patients atteints de MICI.
Que sont les MICI ?
Les MICI regroupent la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique. Ces deux pathologies se caractérisent par une inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif, due à un dysfonctionnement du système immunitaire intestinal.
La maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique diffèrent par la localisation de l’inflammation. En cas de maladie de Crohn, elle peut toucher la totalité du tube digestif, tandis qu’en cas de rectocolite hémorragique, seuls le rectum et le côlon sont touchés.
Ces maladies alternent deux phases : les phases de rémission sans symptôme et les phases actives durant lesquelles les patients souffrent de diarrhées, douleurs abdominales, de selles sanguinolentes, de perte de poids, de fièvre, de fatigue… en raison de l’augmentation de l’inflammation.
Ces pathologies multifactorielles dépendent d’une forte prédisposition génétique, d’un dérèglement de l’immunité des muqueuses et de la barrière épithéliale ainsi que d’une dysbiose.
Les probiotiques en renfort ?
L’apport de probiotiques aide à ré-équilibrer le microbiote intestinal, en améliorant sa diversité microbienne tout en limitant l’implantation et la propagation de microorganismes pathogènes.
Le rôle des probiotiques dans le cadre de la rectocolite hémorragique a fait l’objet de plusieurs études cliniques. Ainsi, ils améliorent l’induction de la rémission, et ce sans différence entre les probiotiques et un anti-inflammatoire utilisé pour les MICI.
Par ailleurs, près de 60% des patients atteints de rectocolite hémorragique qui subissent une anastomose iléale-poche anale souffrent de pochite. Cette dernière correspond à un processus inflammatoire non spécifique se développant au sein du réservoir iléal.
L’utilisation de probiotiques après une anastomose anale de la poche iléale a permis de réduire l’incidence de la pochite. Ils ont également été efficace pour maintenir la rémission et éviter la rechute.
De plus, leur consommation a eu un effet sur l’état inflammatoire des patients :
- En engendrant la baisse des cytokines pro-inflammatoires ;
- En augmentant les cellules immunitaires Treg ;
- En diminuant la perméabilité intestinale tout en modulant le microbiote.
Concernant la maladie de Crohn, la dysbiose du microbiote intestinal est plus marquée comparée à la rectocolite hémorragique, avec notamment une diminution des espèces bactériennes productrices de butyrate (un acide gras à chaine courte) telles que Faecalibacterium, Methanobrevibacter ou encore Christensenellaceae. Ce déséquilibre bactérien dépendrait également de la composition microbienne au niveau du site de l’inflammation.
En plus de rééquilibrer la dysbiose observée en cas de maladie de Crohn, les probiotiques vont permettre de réduire la récurrence de la maladie.
Les probiotiques semblent présenter des avantages dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Les recherches sur leur rôle dans les MICI sont encore en cours, et de nouvelles études sont nécessaires pour mieux comprendre leur efficacité et leur mécanisme d’action.
LC
Références
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