En ces temps difficiles, il est important de prendre soin de son immunité. En effet, les menaces extérieures, tels que les virus peuvent provoquer de graves troubles chez les personnes immunodéprimées. Renforcer l’effet barrière de son microbiote intestinal pour limiter la propagation du virus peut être une alternative à envisager.

Comment le corps se défend-il face aux différentes agressions ?

Afin de se protéger des agents pathogènes, notre corps met en place des mécanismes de défense, l’immunité. Le système immunitaire, composé d’un ensemble de cellules, tissus et molécules qui tendent à s’opposer aux infections, est hébergé à près de 70 % par les intestins. Il assure un effet de défense en développant des réponses immunitaires humorales et cellulaires visant à nous protéger des agents pathogènes pouvant entraîner une réaction inflammatoire.

Avec l’âge, la fatigue, le stress ou encore l’hygiène de vie, l’immunité s’affaiblit et le corps devient plus vulnérable aux infections. Certaines personnes sont aussi plus sensibles comme notamment les enfants ayant un système immunitaire immature et fragile, les femmes enceintes mais aussi chez les athlètes dont les systèmes immunitaires se trouvent affaiblis.

La réponse immunitaire se déroule en trois étapes : mise en place de barrières physiques, l’immunité innée et l’immunité adaptative.

Première ligne de défense : la barrière physique

La peau et les muqueuses sont les premières barrières naturelles qui limitent le passage et l’adhésion des microorganismes nuisibles grâce à leur effet barrière.

La muqueuse intestinale, grâce aux bactéries qui la composent, aux cellules épithéliales et aux jonctions serrées permet un passage sélectif des molécules. Cependant, certains facteurs peuvent toucher son intégrité et modifier son étanchéité, favorisant ainsi l’écartement des jonctions serrées et laissant passer des substances nocives dans la circulation sanguine et lymphatique, phénomène appelé l’hyperperméabilité intestinale. Ces substances vont être à l’origine d’inflammation

Les probiotiques, véritables protecteurs, renforcent l’effet barrière de la muqueuse intestinale par la modulation de la composition du microbiote, anciennement appelé flore intestinale. En effet, ils aident à rétablir un microbiote intestinal sain en intervenant sur l’équilibre entre les bactéries bénéfiques et néfastes. L’intestin peut à nouveau jouer son rôle de filtre en retenant les agents néfastes.

Les probiotiques agissent également sur les réponses inflammatoires par la régulation de molécules intervenant dans ce processus : l’inflammation se voit atténuée.

Seconde ligne de défense : l’immunité innée

L’immunité innée ou réponse inflammatoire, seconde ligne de défense de l’organisme, correspond aux mécanismes non spécifiques et immédiats. Une fois les agents infectieux dans l’organismes, les microorganismes pathogènes vont être reconnus par les cellules immunitaires. Ces dernières ont à leur surface des récepteurs qui s’activent suite à la reconnaissance de l’agent infectieux, déclenchant ainsi une cascades de signaux intracellulaires.

Troisième ligne de défense : l’immunité adaptative

Si l’immunité innée n’est pas suffisante pour bloquer les microorganismes, l’immunité adaptative prend la suite. Il s‘agit d’une réaction mettant plusieurs jours à se mettre en place et spécifique à un agent pathogène. Elle fait intervenir deux types de cellules spécialisées : les lymphocytes B, médiateur de l’immunité humorale, dont le rôle est de rendre inactif et d’éliminer l’agent pathogène grâce à la production d’anticorps spécifiques (les immunoglobulines) et les lymphocytes T, médiateur de l’immunité cellulaire dont  le rôle est de reconnaître et de détruire les cellules considérées anormales par le corps.

L’immunité adaptative est dotée d’une mémoire, ce qui lui permet d’être plus rapide et plus efficace à chaque nouveau contact avec l’agent pathogène rencontré.

Comment agissent les probiotiques sur l’immunité ?

Les probiotiques peuvent se révéler être une aide précieuse pour renforcer les défenses naturelles de l’organisme.

Grâce à leurs effets immunostimulants, ils activent un plus grand nombre de cellules immunitaires : ces dernières augmentent la sécrétion des anticorps dirigés contre les antigènes des agents pathogènes.

Des études ont prouvé l’intérêt des probiotiques en cas d’infection respiratoire ou d’infection gastro-intestinale. En effet, une supplémentation avec des probiotiques spécifiques permet de réduire l’incidence des infections des voies respiratoires supérieures ou gastro-intestinales, leur durée, ainsi que la gravité de certains symptômes associés. Ces résultats sont d’ailleurs observables chez les adultes, les personnes âgées, les enfants et les athlètes.

LC

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