Selon les résultats de plusieurs études, la prise de biotiques chez l‘adulte, la femme enceinte et l’enfant permettrait de prévenir et réduire les symptômes de la dermatite atopique.

Qu’est-ce que la dermatite atopique ?

La dermatite atopique, plus communément appelé eczéma est une maladie inflammatoire chronique de la peau dans laquelle un dysfonctionnement du système immunitaire est observé.

L’eczéma atopique se caractérise par l’alternance de phases de poussées et d’accalmie.

Pendant les poussées, les patients souffrent de divers symptômes altérant leur qualité de vie, tels que :

  • Démangeaisons
  • Rougeurs
  • Sécheresse
  • Gonflements
  • Lésions eczémateuses.

Généralement, cette maladie affectant près de 10% des enfants, se déclenche avant l’âge de 2 ans et disparaît complètement à l’adolescence. Cependant elle peut soit persister, soit, bien que plus rare, se développer à l’âge adulte.

Son origine serait liée à une prédisposition génétique et/ou à des facteurs environnementaux (pollution, allergènes, stress, cosmétiques irritants, parfum, allergies alimentaires…).

La part de prédisposition génétique est majeure. En effet entre 50 et 70% des individus atteints ont un parent qui l’est aussi. Si les deux parents sont touchés, le risque pour l’enfant de développer un eczéma atopique avoisine 80%.  

Un microbiote cutané altéré en cas de dermatite atopique

Les personnes ayant une dermatite atopique ont une dysbiose de leur microbiote cutané, observé par une diminution de la diversité bactérienne. Ceci conduit lors des poussées, à la prolifération de Staphylococcus aureus, bactérie en partie responsable de :

  • Inflammation locale
  • Surstimulation de l’immunité
  • Surinfection de la couche cornée altérant ainsi la barrière cutanée
  • Hyperperméabilité de la peau
  • Pénétration facilitée pour les allergènes.

Une fois la poussée passée, le microbiote cutané se re-diversifie et les Staphylococcus aureus régressent.

Dermatite atopique, due à une modification du microbiote intestinal ?

Des études ont montré que les nouveau-nés ayant un microbiote intestinal moins diversifié, avaient un risque plus élevé de développer une dermatite atopique.

 Comparés aux enfants avec un microbiote sain, ceux souffrant d’eczéma ont :

Pourtant les Lactobacilles et Bifidobactéries sont essentielles au bon fonctionnement de l’organisme puisqu’elles participent à la protection de la muqueuse intestinale et au soutien du système immunitaire.

Cette dysbiose intestinale entraine une hyperperméabilité de la barrière intestinale ce qui conduit au passage des bactéries pathogènes et leurs métabolites dans la circulation sanguine, provoquant potentiellement :

  • Emballement du système immunitaire
  • Production de cytokines pro-inflammatoires
  • Inflammation systémique
  • Modification de l’homéostasie de la peau : des preuves récentes mettent en évidence un axe intestin-peau.

Quelle(s) prévention(s) mettre en place ?

Une supplémentation en probiotiques chez l’adulte, la femme enceinte et l’enfant pourrait être une stratégie de prévention et d’amélioration des symptômes de la dermatite atopique.

En effet, l’efficacité des probiotiques pris durant la grossesse et l’allaitement est prouvé scientifiquement. Ils permettraient de réduire le risque d’apparition de dermatite atopique chez le nouveau-né. Leur consommation par des adultes et des enfants ont montré des résultats similaires.

Ils agissent également sur la balance cytokinique, en réduisant la synthèse des cytokines pro-inflammatoires et/ou en stimulant celles qui sont anti-inflammatoires.

Leur consommation restaure l’équilibre de la flore intestinale, ce qui contribue à l’atténuation des symptômes de la dermatite atopique. Plus particulièrement, ils contribuent à :

  • Conserver la teneur en eau de la peau
  • Diminuer le score SCORAD*
  • Réduire l’incidence et la prévalence de la dermatite atopique
  • D’améliorer l’état de la peau : moins de gonflements, de rougeurs, de sécheresse et de lésions

Prendre soin de ses microbiotes à l’aide de probiotiques, permet donc d’aider à maintenir une peau plus saine et équilibrée. De plus, ils préviennent l’apparition de la maladie et améliorent les symptômes associés.

PP

Références

Image : Freepik

ISMAIL IH, OPPEDISANO F, JOSEPH SH, BOYLE RJ, LICCIARDI PV, ROBINS-BROWNE RM, TANG M. Reduced gut microbial diversity in early life is associated with later development of eczema but not atopy in high-risk infants. Pediatr Allergy Immunol. 2012, 23 (7):674-81.

KENNEDY EA, CONNOLLY J, O’B HOURIHANE J, FALLON PG, MCLEAN I, MURRAY D, JO JH, SEGRE JA, KONG HH, IRVINE AD. Skin microbiome before development of atopic dermatitis: Early colonization with commensal staphylococci at 2 months is associated with a lower risk of atopic dermatitis at 1 year. J Allerg Clin Immunol. 2016, 139(1):166-172.

PRAKOESWA CRS, HERWANTO N, PRAMESWARI R, ASTARI L, SAWITRI S, HIDAYATI AN, INDRAMAYA DM, KUSUMOWIDAGDO ER, SURONO IS. Lactobacillus plantarum IS-10506 supplementation reduced SCORAD in children with atopic dermatitis. Benef Microbes. 2017, 8(5):833-840.

WANG I-J, WANG J-Y. Children with atopic dermatitis show clinical improvement after Lactobacillus exposure. Clin Exp Allergy. 2015, 45(4):779-87.

*SCOring Atopic Dermatitis, échelle de gravité (de 0 à 103) de la DA. Il existe plusieurs degrés de sévérité de la maladie selon la nature des régions touchées, l’intensité et l’étendue des lésions, l’intensité des démangeaisons et l’impact sur la qualité de vie (insomnies).

 

Légère

Modérée

Sévère

SCORAD

< 25

25-50

> 50