Rééquilibrer le microbiote cutané en portant des vêtements à base de probiotiques ? C’est désormais possible ! Enfin… Pour le moment, c’est encore à l’état de concept.

Une idée partie de la science

La science met en évidence que le microbiote de la peau sert de barrière contre certains microorganismes, allergènes et autres toxines, limitant le risque infectieux.

Acné, eczéma, rosacée, psoriasis… Des affections cutanées potentiellement causées ou exacerbées par un déséquilibre entre bonnes et mauvaises bactéries présentes sur notre peau. L’hypothèse avancée à l’origine de ces troubles : la théorie hygiéniste. Autrement dit, des lavages et des désinfections intempestifs responsables de dysbiose. De plus, la composition de certains produits cosmétiques et le port de certaines matières de vêtements peuvent également fragiliser cet équilibre. C’est en partant de ces constats que la chercheuse et designeuse Rosie Broadhead s’est penchée sur la question en créant le projet Skin II, sous-entendu, seconde peau. 

Skin II, la réalisation d’un projet ambitieux

Le but ? Mettre au point un concept de vêtements contenant des probiotiques afin de restaurer l’équilibre microbien cutané. Pour mener à bien ce projet, l’initiatrice du projet collabore avec le Dr Callewaert, microbiologiste. Son rôle est de réussir l’encapsulation des probiotiques et les faire adhérer dans le tissu en contact avec la peau. La libération des bactéries probiotiques contenues dans le tissu est effective avec l’augmentation de l’humidité corporelle lors de la sudation. Ces bactéries bénéfiques entreraient alors en compétition avec les autres microorganismes de la peau pour un effet favorable.

D’après Rosie Broadhead, ce vêtement ressemblant à une combinaison moulante, aurait la faculté de :

  • Régénérer les cellules,
  • Réduire les odeurs corporelles,
  • Et renforcer l’immunité cutanée.

Les bactéries probiotiques ont été stratégiquement positionnées pour produire un maximum d’effet : au niveau des aisselles, des bras, de la poitrine, du dos ainsi que sur les côtés du ventre. Ceci a été d’ailleurs vérifié par des tests menés par le Dr Callewaert.

Quelques limites au projet ?

Plusieurs questions se posent : Quid du lavage ? En effet, si les bactéries sont libérées suite à l’humidité, quelle quantité resterait-il dans la combinaison après lavage ? Quelle est la durée réelle du produit ? Le journal Forbes a posé la question à Rosie Broadhead qui explique qu’« après un lavage à 30 degrés, la combinaison contient encore un très bon nombre de bactéries. De plus, le processus de micro-encapsulation signifie qu’avec le mouvement du corps et l’abrasion de la machine à laver, les bactéries peuvent être libérées au fil du temps ». Rosie Broadhead souligne également un aspect écologique important : le design du produit est fait de telle sorte qu’il permet de laver les vêtements moins souvent, réduisant ainsi l’utilisation de la machine à laver.

Reste à voir si la combinaison est capable de :

  • être portée plusieurs fois sans lavage sans odeur persistante,
  • supporter plusieurs lavages à la machine,
  • et libérer les probiotiques sur le long terme… 

Pas de commercialisation encore prévue à ce jour, car le projet en est encore à l’étape de concept.

Ce projet laisse cependant apercevoir un champ des possibles de plus en plus vaste pour les probiotiques.

Seriez-vous prêt à porter ce type de vêtement pour rééquilibrer votre microbiote cutané ?

LC

Référence

Skin II