Le microbiote intestinal est au cœur de notre santé. Nous connaissons déjà son lien insoupçonné avec le cerveau et son impact avec des maladies neurodégénératives, le stress, l’anxiété… Mais ce ne serait pas le seul organe avec lequel il serait en étroite collaboration. En effet, il existerait un nouvel axe, l’axe peau-intestin. Une équipe de recherche canadienne s’est penchée sur le sujet pour le prouver.

Pour ce faire, les chercheurs ont observé si la lumière UVB impactait la composition microbienne du microbiote intestinal.

Une étude clinique pour prouver l’axe intestin-peau

Une étude pilote a été menée entre les mois de février et avril 2018 sur 21 femmes avec un type de peau compris entre I et III (soit de peau très pâle à claire) selon la classification de Fitzpatrick. Les participantes ne devaient pas avoir visité de destinations ensoleillées au cours des 3 mois précédant le début de l’étude.

Ces femmes ont été randomisées en fonction de leur réponse sur la prise ou non de compléments alimentaires contenant de la vitamine D au cours de la période hivernale :

  • Celles supplémentées devaient renseigner les doses consommées, et montraient un taux sérique de vitamine D suffisant ;
  • Celles non supplémentées, présentant un taux sérique de vitamine D insuffisant.

Les volontaires ont ensuite été exposées intégralement aux UVB à 3 reprises, avec un taux d’UVB croissant à chaque visite.

Des prélèvements fécaux et sanguins ont été collectés à différents moments de l’étude pour observer les variations de composition du microbiote intestinal et les concentrations de vitamine D.

Des résultats sans équivoque

De manière générale, les analyses sanguines ont indiqué que les expositions aux rayons UVB ont permis d’augmenter les concentrations de vitamine D chez l’ensemble des participantes.

Les analyses des selles ont, quant à elles, mis en évidence des changements positifs avec les UVB tant au niveau qualitatif que quantitatif dans le microbiote intestinal des femmes n’ayant pas été supplémentées en vitamine D. Au point d’atteindre une diversité et une composition microbiennes similaires à celles des femmes supplémentées.

Mais les résultats vont plus loin, indiquant que certains genres bactériens sont corrélés avec la teneur en vitamine D, comme les Lachnospira, Agathobacter, Dorea, Fusicatenibacter…

 

Cette étude montre donc qu’un lien existerait entre les UVB, la peau et le microbiote intestinale via la synthèse de vitamine D. De nouvelles études seront nécessaires pour confirmer ces résultats.

LC

Référence

BOSMAN ES, ALBERT AY, LUI H, DUTZ JP, VALLANCE BA. Skin exposure to narrow band ultraviolet (UVB) light modulates the human intestinal microbiome. Front Microbiol. 2019, 10:2410

Image : Freepik