Martin Blaser, auteur du livre « La santé par les microbes », est un médecin chercheur ayant consacré la majorité de sa carrière à l’étude des bénéfices des bactéries. Ce qui l’a rendu célèbre ? Sa participation aux travaux mettant en évidence l’implication de Helicobacter pylori  dans les ulcères de l’estomac. Plus tard, il s’est rendu compte que les personnes souffrant de reflux gastrique et de réactions allergiques étaient dépourvues de cette bactérie. Helicobacter pylori connu en tant que pathogène pourrait en réalité exercer des effets positifs sur la santé. Suite à cette découverte, il a étendu ses travaux aux bienfaits des bactéries.

L’auteur présente dans son livre très engagé, des recherches scientifiques appuyant l’hypothèse que la disparition de certaines espèces bactériennes dès les premières étapes de la vie s’accompagne d’obésité, de diabète, d’allergie mais conduit également aux maladies coeliaques, maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, voire même l’autisme.

Il nous explique que l’administration d’antibiotiques est bien trop souvent systématisée, et ce dès le plus jeune âge. Il pointe du doigt l’utilisation d’antibiotiques à large spectre (c’est-à-dire d’antibiotique non spécifique à un microorganisme), parfois prescrit « juste au cas où », qui éliminent autant les mauvaises bactéries que les bonnes, pouvant perturber de façon quasi-permanente le microbiote intestinal et nous rendre vulnérables aux maladies chroniques.

La pratique trop fréquente de la césarienne est également un point noir selon Martin Blaser. Il démontre que cette technique ne permet pas aux nouveau-nés de recevoir les bactéries maternelles issues d’un accouchement naturel, que ce soit en quantité ou en diversité. Il amène le lecteur à réfléchir sur le mode de vie des humains des pays développés, rendant le microbiote intestinal appauvri en espèces bactériennes. Par comparaison, les peuples isolés n’ayant jamais consommés d’antibiotiques et possédant une autre hygiène de vie, ont un microbiote intestinal beaucoup plus riche.

Pour conclure son livre, Martin Blaser émet quelques recommandations à suivre afin de limiter les dégâts sur le microbiote intestinal. Ainsi, il préconise :

  • de limiter l’usage d’antibiotiques lorsque ceux-ci ne sont pas nécessaires : il reconnaît les effets positifs des antibiotiques lorsqu’ils sont administrés à bon escient ;
  • de réaliser les césariennes en dernier recours ;
  • la transplantation fécale et les probiotiques et prébiotiques, qui peuvent rendre au microbiote les bactéries disparues.

« La santé par les microbes » est un livre rempli d’informations, sans cesse étayées par des preuves scientifiques qui vous fera découvrir le microbiote intestinal et l’impact d’un mode de vie moderne.

Blaser M. La santé par les microbes. Flammarion, 2014.

LC