La saison estivale arrive et vous l’appréhendez déjà ! Vous sentez le soleil chauffer et pour s’adapter, votre corps élimine de l’eau : vous transpirez ! Peur d’être suivi à la trace par une mauvaise odeur de sueur, vous stressez et vous transpirez d’autant plus. Quel cercle vicieux… Pour certaines personnes, cette mauvaise odeur peut constituer un véritable handicap social. Des chercheurs se sont donc penchés sur la question. Nous allons tout vous expliquer dans les moindres détails…

En soit, la sueur fraîche n’a pas d’odeur. Ce sont les bactéries qui colonisent les aisselles qui en sont responsables. En effet, la transpiration contient de nombreuses molécules souvent trop volumineuses pour devenir volatiles. C’est là que les bactéries entrent en jeu : elles vont les dégrader, les rendant plus volatiles, et du coup, odorantes. Les mauvaises odeurs viendraient donc de là…

Mais alors, pourquoi tout le monde n’a-t-il pas la même odeur de transpiration ?

Nous ne sommes pas égaux face à la colonisation bactérienne. Les microbiotes sont différents d’un individu à l’autre, ils peuvent être considérés comme une « carte d’identité » propre à chaque personne. 

Notre odeur de transpiration dépend des bactéries présentes à la surface de la peau de nos aisselles, mais aussi et surtout, celles retrouvées dans les couches profondes de la peau (glandes sudoripares, follicules pileux…), très difficiles d’accès pour les cosmétiques.

Ainsi, la présence de Staphylococcus hominis et Cornyebacterium tuberculostearicum est liée aux mauvaises odeurs alors que Staphylococcus epidermis et Propionibacterium acnes sont en corrélation avec une « meilleure » odeur des aisselles.

Alors malgré une bonne hygiène, des douches à répétition et une forte utilisation de déodorant ou d’anti-transpirant, il se peut que les mauvaises émanations restent.

Quelles solutions pour limiter ces senteurs disgracieuses ?

C’est dans ce contexte qu’une équipe de chercheurs s’est intéressée à la transplantation bactérienne dont le principe est encore à l’étude.

En résumé, il s’agit de remplacer les bactéries « odorantes » d’une personne par d’autres « non odorantes » provenant, de préférence, d’un membre de la famille. Pour favoriser la colonisation, le receveur devait se nettoyer les aisselles avec un savon antibactérien pendant plusieurs jours alors que le donneur ne devait plus se laver les dessous de bras.

Les premiers résultats d’étude ont été encourageants : la transplantation a permis de réduire les bactéries malodorantes et de ce fait, les odeurs corporelles après un mois. 3 mois après la fin de l’étude, les effets se font toujours… sentir chez la moitié des receveurs.

Une nouvelle perspective s’ouvre enfin pour nos narines !

LC

Référence

CALLEWAERT C., LAMBERT J., VAN DE WIELE J. Towards a bacterial treatment for armpit malodour. Exp Derm. 2017, 26(5) : 388-391