Le microbiote intestinal représente l’ensemble des bactéries colonisant le tube digestif. Ces bactéries, en grand nombre et très diverses, interviennent dans de nombreux mécanismes, notamment dans les fonctions de digestion et de défenses de l’organisme.

Pour cette étude, les chercheurs ont voulu identifier les caractéristiques cérébrales et comportementales de femmes en bonne santé en fonction de leur microbiote intestinal : des prélèvements de matière fécale ont été récoltés permettant de séparer les volontaires en 2 groupes en fonction de la composition de leur microbiote.

Le premier groupe, qui présente une abondance de bactéries du genre Bacteroides, démontrait une plus grande épaisseur de la matière grise dans le cortex frontal, ainsi qu’un plus grand volume de l’hippocampe. Ces régions du cerveau sont respectivement impliquées dans le traitement complexe de l’information et de la mémoire.

Le second groupe présente une majorité de bactéries du genre Prevotella. Ce groupe possède un volume plus faible des régions citées ci-dessus et présente plus de connexions entre les régions du cerveau impliquées dans les émotions. A l’aide de l’IRM, les chercheurs ont observé que les volontaires de ce groupe avaient des niveaux d’anxiété et d’irritabilité plus élevés que les femmes du groupe Bacteroides.

Ces résultats appuient le concept d’interactions cerveau-microbiote intestinal chez les humains en bonne santé. Les chercheurs ne savent pas encore si les bactéries dans l’intestin influencent le développement du cerveau et son activité lorsqu’un contenu émotionnel désagréable est rencontré ou si les différences existantes dans le cerveau influencent le type de bactéries qui résident dans l’intestin. Les deux possibilités, cependant, pourraient conduire à des changements importants dans la façon dont on aborde les émotions humaines.

MM

Référence

TILLISCH K, MAYER E, GUPTA A, GILL Z, BRAZEILLES R, LE NEVÉ B, VAN HYLCKAMA VLIEG JET, GUYONNET D, DERRIEN M, LABUS JS. Brain structure and response to emotional stimuli as related to gut microbial profiles in healthy women – Psychosom Med. 2017, 79(8):805-913