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Ménopause : quels changements au niveau des microbiotes ?

Phénomène naturel survenant autour de 50 ans, la ménopause peut impacter la qualité de vie des femmes. En effet, de nombreux symptômes apparaissent durant cette période et certains microbiotes peuvent être affectés.

Qu’est-ce que la ménopause ?

Intervenant généralement entre 45 et 55 ans, la ménopause correspond à l’arrêt de l’ovulation et des sécrétions hormonales (œstrogènes et progestérone), accompagnés d’une disparition des menstruations. La ménopause est véritablement installée lorsque les règles sont absentes depuis 12 mois consécutifs.

Aujourd’hui, 500 000 femmes entrent en ménopause chaque année. 14 millions de femmes sont concernées au total en France.

La transition ménopausique se déroule en trois phases :

  • Périménopause ou pré-ménopause : période au cours de laquelle le cycle menstruel connait des irrégularités et l’apparition des premiers symptômes ;
  • Ménopause : correspond à l’absence totale de menstruations ;
  • Post-ménopause : période qui commence un an après les dernières règles, où le corps s’habitue au nouvel équilibre hormonal et les troubles diminuent.

Il arrive que certaines femmes soient ménopausées vers 40 ans :  on parle alors de ménopause précoce. Elle peut être spontanée, c’est-à dire d’origine génétique, ou consécutive à une situation de santé particulière.

Au cours de cette période, les changements hormonaux entrainent des symptômes psychiques et physiques importants :

  • Bouffées de chaleur,
  • Troubles du sommeil,
  • Sueurs nocturnes,
  • Fatigue,
  • Irritabilité,
  • Sécheresse vaginale,
  • Perte de libido,
  • Infections urinaires et vaginales,

Ils peuvent également augmenter le risque de survenue de certaines maladies comme l’ostéoporose, les maladies métaboliques et cardiovasculaires ou encore les problèmes bucco-dentaires.

La ménopause impacte-t-elle le confort intime ?

Avant la ménopause, le microbiote vaginal est dominé à plus de 90% par les Lactobacilles. Ces bactéries protectrices maintiennent un pH vaginal acide grâce à la production d’acide lactique et forment un biofilm sur la muqueuse vaginale, empêchant ainsi la croissance et la prolifération des germes susceptibles de provoquer des infections vaginales.

Lors de la ménopause, la chute brutale du taux d’œstrogènes provoque une sécheresse de la muqueuse et une diversification du microbiote vaginal. Les Lactobacilles deviennent moins abondants (10 à 100 fois moins qu’en période de procréation). Le pH vaginal est moins acide et permet aux micro-organismes pathogènes de proliférer.

Cette dysbiose peut être à l’origine d’infections vaginales telles que :

  • Vaginose bactérienne : due à la prolifération de Gardnerella vaginalis, une bactérie pathogène.
  • Candidose vulvo-vaginale : causée par un champignon, Candida albicans.

Après la ménopause, les femmes contractent fréquemment des infections urinaires. Les données cliniques indiquent que les faibles taux d’œstrogènes donnent lieu à une augmentation du volume d’urine résiduel ainsi qu’à une dysbiose du microbiote vaginal. Cela constitue deux facteurs de risque d’infections urinaires.

Afin de lutter contre l’inconfort intime, des études ont montré qu’en supplémentation orale, les probiotiques permettent de rééquilibrer la flore vaginale en augmentant la population de Lactobacilles et permettent de diminuer l’incidence des infections vaginales et urinaires.

Les autres microbiotes sont-ils touchés ?

Le microbiote vaginal n’est pas le seul à être impacté par la chute hormonale liée à la ménopause. En effet, la diminution d’œstrogènes influence également le microbiome intestinal :

  • Altération de la fonction barrière de la muqueuse intestinale, permettant aux substances toxiques et aux bactéries pathogènes de passer dans la circulation sanguine et de provoquer une inflammation,
  • Diminution de la production d’acides gras à chaine courte (AGCC) : ces molécules ont une action anti-inflammatoire protectrice et régulatrice du métabolisme énergétique.

Le microbiote buccal est lui aussi affecté par la ménopause. En effet, nombreuses sont les femmes à se plaindre de sécheresse buccale à cette période de leur vie. La chute hormonale provoquerait une diminution de la salive et pourrait altérer le microbiote buccal. Cette dysbiose serait à l’origine de pathologies inflammatoires comme la gingivite ou la parodontite.

 

Durant la ménopause, l’équilibre physiologique de la femme est bouleversé. De nombreux troubles peuvent apparaitre et diminuer leur qualité de vie.  Une alimentation équilibrée, une activité physique régulière ainsi que la prise de compléments alimentaires à base de biotiques (probiotiques, prébiotiques, postbiotiques et symbiotiques) peuvent permettre de maintenir et rééquilibrer leurs microbiotes.

PP

Références

Image : Freepik

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