Qui dit 100ème article, dit article spécial ! Et pour cela, rien de mieux que de vous partager 100 notions à connaître sur les différents sujets au cœur de nos métiers : le microbiote intestinal, les probiotiques et les prébiotiques.

Notions sur le microbiote intestinal

1.Le microbiote dont on parle le plus est le microbiote intestinal

 

2.Cependant, il existe d’autres microbiotes : oral, cutané, vaginal, pulmonaire…

 

3.Néanmoins, 95% de nos bactéries sont concentrées dans le tractus gastro-intestinal

 

4.Le microbiote intestinal est composé d’environ 100 000 milliards de microorganismes

 

5.Ce qui représente près de 10 fois le nombre de cellules humaines

 

6.Ces bactéries sont 10 à 50 fois plus petites que nos cellules

 

7.Bactéries, champignons, virus et parasites sont les principaux constituants du microbiote

 

8.Il existe en moyenne 800 à 1000 espèces bactériennes différentes dans le microbiote intestinal

 

9.Il contient près de 3,3 millions de gènes

 

10.Soit 150 fois plus de gènes que le génome humain

 

11.Sa masse est estimée à 1-2 kg

 

12.Il s’acquiert à la naissance, du fait de l’immaturité du système immunitaire du nouveau-né

 

13.Le microbiote de chacun est unique, il peut être assimilé à une carte d’identité ou à une empreinte digitale

 

14.Cela s’explique par le fait qu’un tiers des microorganismes composant le microbiote est commun à tous, tandis que les deux tiers restants sont propres à chacun

 

15.C’est à l’âge de 2-3 ans que le microbiote intestinal est considéré comme mature

 

16.Sa richesse et sa diversité peuvent être affectées par de nombreux facteurs

 

17.En effet, l’alimentation, le mode d’accouchement, l’âge gestationnel, la flore maternelle, le mode de vie, la prise de médicaments influencent la composition du microbiote intestinal

 

18.Il est relativement stable tout au cours du temps, bien qu’il puisse évoluer transitoirement

 

19.Au sein du microbiote intestinal, il existe un microbiote dominant composé de bactéries qui se développent en absence d’oxygène (99% des bactéries du tube digestif sont concernées) ; un microbiote sous-dominant constitué de bactéries pouvant se développer en présence et/ou absence d’oxygène, et un microbiote transitoire, où les microorganismes sont généralement apportés par l’alimentation (aliments fermentés, compléments alimentaires à base de probiotiques…)

 

20.La diversité et le nombre de microorganismes présents dans le tractus digestif changent considérablement de la bouche au côlon

 

21.La concentration maximale de microorganismes est observée dans le côlon

 

22.Ces différences de colonisation dépendent des conditions de milieu du tube digestif : oxygène, pH, temps de transit, biodisponibilité des nutriments…

 

23.Le microbiote intestinal est un acteur clé de notre santé : il possède des fonctions métaboliques, des fonctions trophiques et des fonctions de défense

 

24.Il agit sur les métabolismes essentiels de la digestion : glucidique, lipidique et protéique

 

25.Il fermente dans le côlon la partie non digérée du bol alimentaire à la sortie de l’intestin grêle

 

26.Cette fermentation engendre des gaz et des métabolites bénéfiques à notre organisme tels que les acides gras à chaîne courte (butyrate, propionate, acétate) qui sont de véritables nutriments pour les cellules du côlon

 

27.De plus, ces acides gras à chaîne courte améliorent le confort digestif et apportent de l’énergie

 

28.Le microbiote intestinal participe également à la synthèse de certaines vitamines telles que la vitamine K et des vitamines du groupe B

 

29.Il agit sur la maturation du tube digestif comme l’épaisseur de la muqueuse intestinale, la taille des villosités, la production de mucus…

 

30.Il a un rôle essentiel dans la maturation du système immunitaire intestinal

 

31.Il va servir de barrière, permettant de limiter l’adhésion et la propagation des agents pathogènes au sein de notre organisme

 

32.Il développe également des réponses cellulaires et humorales adaptées aux agressions, visant à nous protéger

 

33.En effet, près de 70% du système immunitaire est hébergé au cœur de nos intestins

 

34.Le microbiote intestinal abrite également près de 200 millions de neurones, ce qui forme le système nerveux entérique

 

35.Ceci lui vaut la dénomination de « deuxième cerveau »

 

36.Un lien étroit existe donc entre le microbiote et le cerveau

 

37.Ils communiquent tous les deux de diverses façons : par voie sanguine, par voie immunitaire, par voie endocrinienne et par voie nerveuse

 

38.Le microbiote intestinal est un écosystème en équilibre qui s’autorégule en permanence

 

39.Sous la menace d’agression, cet équilibre peut se rompre. Il s’agit de la dysbiose

 

40.Elle se traduit entre autres par une hyperperméabilité intestinale : l’intestin est altéré et permet le passage de molécules indésirables dans la circulation sanguine pouvant entraîner potentiellement des pathologies

 

41.Cela est dû au fait que les jonctions serrées ne remplissent plus leur rôle : l’intestin est alors comme une passoire dont les mailles sont devenues trop grosses

 

42.Les causes de la dysbiose peuvent être nombreuses : infections bactériennes, virales ou parasitaires, changement brutal d’environnement, déficit immunitaire, régime alimentaire inadapté, médicaments…

 

43.Ce déséquilibre peut alors être à l’origine d’un inconfort intestinal : problème de transit, diarrhées, constipation…

 

44.Mais aussi être responsable de pathologies digestives comme les MICI (Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin)

 

45.Ou extra-digestives comme des allergies, des désordres métaboliques (diabète, obésité) …

 

46.Pour le restaurer, il est possible de consommer des probiotiques et des prébiotiques

Les prébiotiques

47.Les prébiotiques sont des fibres non digestibles issues de notre régime alimentaire

 

48.Ce sont principalement des hydrates de carbone à chaines courtes

 

49.Leur but est de stimuler de façon sélective les bactéries composant le microbiote intestinal, comme les Bifidobactéries

 

50.Les prébiotiques servent alors de substrat aux bactéries bénéfiques qui vont les fermenter pour les transformer en acides gras à chaines courtes

 

51.Ils participent également à l’augmentation du poids des selles et à l’amélioration de la consistance de celles-ci

 

52.De nombreux autres avantages peuvent leur être accordés : absorption améliorée du calcium, effet prophylactique contre les allergies ou le diabète, protection contre les infections gastro-intestinales…

 

53.Quantitativement parlant, l’inuline et les fructo-oligosaccharides sont les prébiotiques les plus représentés dans notre alimentation

 

54.Ils sont contenus dans certains fruits et légumes (bananes, endives, chicorée…) et dans certaines céréales (blé, seigle…)

 

55.D’autres prébiotiques existent, comme les galacto-oligosaccharides, un composant du lait maternel

Les probiotiques

56.Pour rééquilibrer le microbiote intestinal, il est également possible de consommer des probiotiques

 

57.Selon l’OMS, ce sont des microorganismes vivants qui lorsqu’ils ont ingérés en quantité suffisante, ont des effets bénéfiques sur la santé

 

58.Certains probiotiques « morts » dits tyndallisés peuvent également agir positivement sur notre santé

 

59.Les probiotiques contribuent au maintien de l’équilibre, l’intégrité et la diversité du microbiote intestinal

 

60.Néanmoins, tous les microorganismes ne peuvent prétendre être des probiotiques. Ils doivent remplir un certain nombre de critères

 

61.Des critères de sécurité : comme l’identification, l’appartenance à une liste, le dépôt dans une collection…

 

62.Des critères fonctionnels : tels que la résistance à l’acide gastrique, aux enzymes digestives, à la bile ; l’adhérence au mucus et/ou cellules épithéliales ; la persistance dans le tractus gastro-intestinal…

 

63.Des critères technologiques : ils doivent être stables et viables dans le produit fini tout en conservant leurs bénéfices santé

 

64.Les probiotiques se classent en différentes catégories : les ferments lactiques capables de transformer les glucides en acide lactique (c’est le cas des Coques, des Lactobacilles et des Bifidobactéries) ; des levures (comme Saccharomyces cerevisiae boulardii) ; les sporulés, capables de résister aux conditions extrêmes (Bacillus coagulans par exemple)

 

65.Leur nom est composé en premier de leur genre (écrit avec une majuscule), suivi de l’espèce puis de la souche. Le genre et l’espèce doivent être en italique (exemple : Lactobacillus rhamnosus GG)

 

66.Le probiotique le plus connu et faisant l’objet du plus grand nombre d’études scientifiques est d’ailleurs Lactobacillus rhamnosus GG

 

67.La levure la plus étudiée quant à elle, est Saccharomyces cerevisiae boulardii

 

68.Il est possible de trouver des probiotiques dans les produits lacto-fermentés tels que certains produits laitiers, les pickles, le pain au levain, les boissons fermentées de type kéfir ou kombucha…

 

69.D’ailleurs, ne peut être nommé « yaourt » que les laits fermentés par ces deux probiotiques : Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus

 

70.Les probiotiques peuvent être consommés aussi sous forme de compléments alimentaires

 

71.Il existe même des suppléments ou des croquettes en contenant pour nos compagnons à 4 pattes

 

72.Les propriétés d’un probiotique dépendent de la souche

 

73.De ce fait, toutes les souches n’ont pas le même champ d’action

 

74.Les probiotiques prodiguent leurs effets selon différents mécanismes d’action. Ils agissent par compétition pour les sites d’adhésion ou pour les nutriments, par production de bactériocine, en renforçant l’effet barrière du microbiote intestinal et en stimulant les défenses immunitaires

 

75.Ils confèrent de nombreux bénéfices à la santé de leur hôte en rééquilibrant le microbiote intestinal

 

76.Ils renforcent la fonction de barrière de notre organisme

 

77.Ils améliorent l’écologie intestinale, que ce soit en richesse ou diversité bactérienne

 

78.Certains ont des effets immunostimulants

 

79.Certains améliorent les symptômes liés aux syndromes métaboliques (obésité, diabète, inflammation)

 

80.Certains améliorent l’état allergique (dermatite atopique, rhinite allergique, allergie alimentaire)

 

81.Certains protègent contre certaines infections de types respiratoires, gastro-intestinales, vaginales, Helicobacter pylori

 

82.Ils agissent sur le confort intestinal grâce à l’amélioration de nombreux symptômes : ballonnements, diarrhées, constipation, douleurs intestinales, transit…

 

83.Ils permettent une digestion améliorée du lactose

 

84.Certains diminuent le risque de développer une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (maladie de Crohn, colite ulcéreuse)

 

85.Certains diminuent le taux de cholestérol

 

86.Certains impactent l’humeur, l’anxiété, le stress et la cognition

 

87.Les probiotiques possèdent bien d’autres spécificités, mais malheureusement, 100 points ne seraient pas suffisants pour tous les énumérer !

 

88.Les probiotiques suivent un processus de fabrication en 5 étapes

 

89.La première est la sélection de la souche

 

90.La seconde consiste à réaliser des pré-cultures : la souche est repiquée ou non dans un milieu sélectif

 

91.La troisième est la culture de la souche choisie : la pré-culture est inoculée dans un premier fermenteur dont le contenu sera ensuite acheminé à un autre fermenteur

 

92.Plusieurs facteurs sont à prendre en compte au cours de cette étape. C’est notamment le cas de la température, l’acidité, l’aération et l’agitation

 

93.La récolte est la quatrième étape de fabrication des probiotiques : la biomasse fabriquée est récupérée par centrifugation, ce qui permet de décanter les bactéries et les métabolites du bouillon de culture, ce qui résulte en une « crème »

 

94.La dernière étape consiste au séchage des ferments, qui se fait par lyophilisation

 

95.La lyophilisation est une opération de déshydratation passant par une étape de congélation rapide suivie d’une dessiccation où l’eau cristallisée est sublimée

 

96.A l’issue du séchage, les ferments sont sous forme de « gâteau », qui sera broyé afin d’obtenir une poudre

 

97.De nombreuses précautions sont à prendre lors des différentes étapes de la fabrication des probiotiques afin d’assurer leur stabilité et leur viabilité car il s’agit d’ingrédients vivants

 

98.Au niveau réglementaire, dans certains états européens, il n’est pas autorisé d’apposer sur les packagings des produits le terme « probiotique », car cela est interprété comme une allégation générique

 

99.Ils ont donc d’autres dénominations sur les packagings des produits que vous pouvez acheter dans le commerce : ferments lactiques, souches microbiotiques…

 

100.L’unité correspondante aux probiotiques qui est à annoter sur l’étiquetage des produits est UFC pour Unité Formant Colonie

LC