PROTECT-EHC est une nouvelle étude clinique testant les effets d’un probiotique bien connu sur la transmission de la COVID-19 au sein d’un même foyer.

La COVID-19 (ou SARS-CoV-2), ne cesse de muter et de continuer de se propager dans le monde. Nos vies sont en suspens, dans l’attente d’enrayer sa propagation et de limiter son impact sur notre santé. Les dommages causés ont été et restent dramatiques, que ce soit en termes de perte humaine, de maladies associées mais aussi de coûts financiers. Il est primordial de mettre en place des stratégies pour atténuer la contamination et la gravité de l’infection de la COVID-19.

Une stratégie considérée : les probiotiques

Une des stratégies consiste à agir sur la composition du microbiote intestinal via une supplémentation en probiotiques. Actuellement, 16 études cherchent à montrer les bénéfices des probiotiques sur la COVID-19, telle que l’étude PROVID-19 par exemple.

Comme expliqué dans cet article, les probiotiques peuvent apporter de nombreux bénéfices pour notre bien-être et notre santé.

En effet, ils sont notamment capables de moduler le système immunitaire et l’inflammation tout en améliorant les infections, qu’elles soient gastro-intestinales ou respiratoires.

Tel est le cas de Lactobacillus rhamnosus GG, le probiotique le plus étudié au monde. De nombreux essais in vivo et cliniques attestent de son succès sur ces différents aspects. C’est pourquoi l’équipe de chercheurs de PROTECT-EHC a décidé de le sélectionner en tant que probiotique test.

Mais ce probiotique peut-il affecter le risque de transmission de la COVID-19 ?

PROTECT-EHC : le déroulement de l’étude

Les chercheurs ont choisi de tester L. rhamnosus GG sur des individus âgés de plus d’un an, dont un membre de leur foyer a été contaminé par le virus.

La population retenue n’a pas été choisie au hasard. En effet, les risques de contamination au sein d’un même ménage s’élèvent entre 10 et 20% selon certaines études (Burke et al., 2020 ; Boulware et al., 2020 ; Madewell et al., 2020).

Ainsi, les personnes sélectionnées seront randomisées et réparties dans 2 groupes, sans connaître le produit qu’elles consommeront. Elles devront ingérer sur 28 jours :

  • Soit deux gélules comprenant au total 20 milliards d’UFC de L. rhamnosus GG pour ceux âgés de plus de 5 ans ou une gélule de 10 milliards d’UFC pour les moins de 5 ans ;
  • Soit une gélule placebo.

Au cours de l’étude, elles devront répondre à différents questionnaires afin d’apporter des éléments sur :

  • leurs données démographiques,
  • leurs antécédents médicaux,
  • les détails de l’infection du patient contaminé dans leur foyer,
  • leur exposition au virus,
  • leurs symptômes éventuels,
  • les effets indésirables liés à la prise du produit et à la COVID-19.

En parallèle, les volontaires devront réaliser eux-mêmes des prélèvements fécaux et nasaux à différents moments de l’étude : au jour 0 (avant tout début de supplémentation), au jour 7 et au jour 28 (dernier jour de supplémentation).

Les échantillons nasaux aideront à savoir si le participant a été infecté par le virus tandis que les prélèvements fécaux apporteront des indications sur le microbiote.

L’ensemble de ces données permettra aux chercheurs d’évaluer :

  • l’impact de L. rhamnosus GG sur le microbiote des personnes infectées par la COVID-19 ;
  • l’impact de L. rhamnosus GG sur les personnes en contact avec des personnes infectées par le virus ;
  • la symptomatologie du COVID-19 ;
  • les complications cliniques ;
  • les différences dans le microbiote de base prédisant le risque d’infection par la COVID-19 (c’est-à-dire la signature du microbiote protecteur) ;
  • les changements dans le microbiote dûs à une infection au virus.

Des résultats importants pour la gestion des maladies infectieuses

Les informations recueillies dans le cadre de cet essai seront très utiles pour l’avenir. Elles aideront à mieux comprendre les relations entre le microbiome et la COVID-19 et d’identifier des cibles microbiologiques pertinentes pour atténuer la propagation du virus.

Les résultats de l’étude pourront permettre d’envisager une nouvelle prise en charge de la COVID-19 avec une solution probiotique sûre, peu coûteuse, facilement disponible et rapidement déployable.

Ils consolideront également les connaissances scientifiques sur les maladies infectieuses.

 

À l’heure actuelle, le recrutement des volontaires est clos. Il faut désormais patienter avant d’obtenir les résultats de cette étude. Nous vous tiendrons au courant des avancées, alors restez connecté !

LC

Références :

TANG H, BOHANNON L, LEW M, JENSEN D, JUNG SH, ZHAO A, SUNG AD, WISCHMEYER PE. Randomised, double-blind, placebo-controlled trial of probiotics to eliminate COVID-19 transmission in exposed household contacts (PROTECT-EHC): a clinical trial protocol. BMJ Open. 2021, 11(5):e047069

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