Transplantation de microbiote fécal, transplantation fécale, greffe fécale, bactériothérapie fécale… Autant de noms pour désigner la même chose : le transfert de selles d’un individu à un autre. Souvent mal perçues, elles peuvent pourtant sauver des vies !

Nous connaissons tous des scandales sanitaires où de la nourriture a été contaminée par des bactéries provenant de fèces. Cependant, toutes les bactéries ne sont pas à bannir, et peuvent même aider à soigner des individus.

Plus concrètement, la transplantation fécale consiste à administrer les selles d’un individu sain dans le tube digestif d’une personne atteinte d’une pathologie, liée à une altération du microbiote intestinal (dysbiose). L’objectif est à visée thérapeutique. Il s’agit de recoloniser le microbiote intestinal du malade en y introduisant des bactéries saines et de lutter contre celles considérées comme pathogènes.

Elle se pratique dans quelques centres en France, à l’aide d’une sonde naso-gastrique ou par coloscopie.

La transplantation de microbiote fécal est actuellement uniquement indiquée dans les cas de récidives d’infections à Clostridium difficile, une bactérie pathogène. Près de 90% des transplantations fécales conduisent à la guérison de ces infections ! Néanmoins, ses effets pourraient être plus étendus. Elle pourrait effectivement présenter un intérêt dans le cadre d’autres pathologies liées à une dysbiose du microbiote intestinal comme les troubles fonctionnels intestinaux, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), ou encore l’obésité…

LC

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