Selon une équipe de chercheurs, une dysbiose du microbiote intestinal pourrait être en lien avec le développement de la polyarthrite rhumatoïde (PR).

Qu’est-ce que la polyarthrite rhumatoïde ?

La PR est une maladie inflammatoire chronique touchant les articulations. Il s’agit d’une maladie auto-immune évoluant par poussées. Ainsi, les auto-anticorps fabriqués par l’organisme vont attaquer la membrane synoviale des articulations.

La PR se manifeste par une déformation et une destruction des articulations, des douleurs articulaires, un gonflement et une inflammation.

Il s’agit d’une maladie multifactorielle dépendante de facteurs environnementaux, hormonaux, immunologiques et génétiques. Bien que l’origine exacte de la maladie reste encore inconnue. Une nouvelle composante semble désormais intéresser les chercheurs : le microbiote intestinal.

Une nouvelle hypothèse

Un intérêt considérable s’est porté sur la dysbiose du microbiote intestinal comme moteur possible de la maladie.

Cette nouvelle étude envisage une corrélation entre la gravité de la maladie et les dommages de la paroi intestinale engendrés par certaines bactéries.  

En d’autres termes, des changements dans l’environnement intestinal seraient potentiellement responsables de la pathogenèse de la maladie.

Des études menées pour lier perméabilité intestinale et polyarthrite rhumatoïde

À travers des études sur des souris et des patients atteints de PR, les chercheurs ont constaté que des différences existaient entre les sujets sains et ceux souffrant de PR.

Ainsi, les résultats chez les souris ont montré que :

  • Celles élevées pour présenter une prédisposition génétique à la perméabilité intestinale développaient des signes d’arthrite grave.
  • Celles avec une arthrite induite par le collagène avaient un gonflement articulaire réduit lorsque la perméabilité intestinale était améliorée.

Les résultats de l’étude clinique viennent compléter ces observations. Comparés aux personnes saines, les patients atteints de PR présentaient des taux sanguins plus élevés de marqueurs responsables de lésions intestinales et de la perméabilité. Parmi eux, le LPS (lipopolysaccharide), la protéine de liaison au LPS et la protéine de liaison aux acides gras intestinaux. considérés comme marqueurs responsables de lésions intestinales et de la perméabilité. Les chercheurs rapportent également que les taux de la protéine de liaison au LPS sont également liés à la sévérité de la maladie.

Le microbiote : future cible thérapeutique de la polyarthrite rhumatoïde ?

La muqueuse serait donc profondément endommagée dans le cas d’une arthrite et ne jouerait plus correctement son rôle de barrière. Ce type de lésion conduirait à une accumulation de globules blancs dans l’intestin provoquant une inflammation. Les bactéries ont alors la possibilité de traverser la paroi intestinale.

Ces résultats ouvrent l’espoir au développement de nouvelles stratégies pour traiter cette pathologie. Cependant, cette étude ne décrit pas en totalité les mécanismes pouvant expliquer cette relation. Des études complémentaires devront être envisagées.

LC

Références 

Image : Freepik

MATEI DE, MENON M, ALBER DG, SMITH AM, NEDJAT-SHOKOUHI B, FASANO A, MAGILL L, DUHLIN A, BITOUN S, GLEIZES A, HACEIN-BEY-ABINA S, MANSON JJ, ROSSER CE, KLEIN N, BLAIR PA, MAURI C. Intestinal barrier dysfunction plays an integral role in arthritis pathology and can be targeted to ameliorate disease. Med (NY). 2021, 2(7):864-83