Avec cette année assez particulière, nous souhaitons plus que jamais profiter de nos proches. Et pour ce faire, Noël et le réveillon du 31 décembre sont des occasions idéales pour se retrouver. Nous allons mettre les petits plats dans les grands pour en profiter : repas en plusieurs services, chocolat, alcool… De nombreux facteurs pouvant perturber le fragile équilibre du microbiote intestinal.

Néanmoins, saviez-vous que l’alimentation n’est pas l’unique cause du dérèglement de vos bactéries intestinales ? Et qu’une autre de ces raisons peut être due à votre environnement ?

À cette période, nous faisons de nombreux excès avec des repas riches parfois arrosés d’alcool, des couchers tardifs… qui peuvent se répéter plusieurs fois afin de souhaiter les meilleurs vœux à toute la famille et aux amis. Le microbiote intestinal, sensible aux changements, peut en souffrir. Cependant, il semblerait que ces éléments ne soient pas les seuls responsables. Une situation particulière pourrait amplifier le phénomène de dysbiose : un repas chez la belle-famille.

D’après une étude scientifique, manger chez sa belle-famille provoquerait un stress qui serait délétère pour le microbiote intestinal.

Un apport calorique légèrement plus important

Les chercheurs ont recruté 24 volontaires pendant la période des fêtes pour observer si des différences existent en fonction de l’environnement familial :

  • 16 sont allés voir leur belle-famille ;
  • 8 ont passé Noël dans leur famille.

Les selles des sujets ont été récoltées les 23 et 27 décembre pour analyser la composition du microbiote et les volontaires ont répondu à un questionnaire sur leur alimentation.

D’après les résultats, la consommation d’alcool et l’apport en macronutriments différaient peu entre les deux groupes. Une plus forte consommation de graisses saturées et de protéines est constatée chez l’ensemble des sujets, s’expliquant par des repas plus riches lors des fêtes de fin d’année. Néanmoins, les chercheurs ont constaté un apport calorique global légèrement plus élevé chez les personnes ayant assisté à un repas chez leur belle-famille.

Ainsi, passer Noël avec ses parents ou ses beaux-parents n’impacte que peu notre alimentation.

Des différences de composition dépendant d’un Noël chez les parents ou la belle-famille

L’analyse des selles a mis en avant une différence significative de composition du microbiote intestinal entre les deux groupes. Une forte réduction des bactéries Ruminococcaceae a été observée chez les individus mangeant chez leur belle-famille. À savoir : cette famille de bactéries diminue fortement chez les sujets soumis à un stress chronique ou souffrant de dépression. En conséquence, un repas chez ses beaux-parents peut induire un haut niveau de stress, réduisant la présence des Ruminococcaceae au cœur des intestins.

Des changements de microbiote sont également exposés chez les personnes ayant mangé dans leur famille. Ils s’expliqueraient par les contacts physiques plus importants que nous pouvons échanger avec nos proches.

 

Bien que ces résultats soient intéressants, il faut néanmoins rester lucide sur les limites de l’étude : la faible population recrutée, les facteurs de chaque individus (âge, poids…), la présence d’animaux ou non, la richesse des repas…

Mais rien ne vous empêche de tenter cet argumentaire pour éviter le traditionnel repas de Noël dans votre belle-famille !

LC

Référence 

DE CLERCQ NC, FRISSEN MN, LEVIN E, DAVIDS M, HATMAN J, PRODAN A, HERREMA H, GROEN AK, ROMIJN JA, NIEUWDORP M. The effect of having Christmas dinner with in-laws on gut microbiota composition. Human Microbiome J. 2019, 13:100058