Vous avez bien profité des vacances et il est temps de reprendre le chemin des bancs de l’école ou du bureau. Qui dit rentrée, dit bonnes résolutions. Et cela peut passer par la reprise d’une activité physique. Mais comme vous vous en doutez, nous ne sommes pas tous égaux : certains sont bons, d’autres moins…

Les performances physiques pourraient être liées à la présence d’une bactérie

Et si les capacités physiques dépendaient de la composition de notre microbiote ?! C’est ce que constate une équipe de chercheurs du centre Joslin Diabetes. Ils ont récupéré des échantillons fécaux auprès de coureurs de la course de Boston en 2015. Et ce, sur une période de 2 semaines : une semaine avant, pendant jusqu’à une semaine après la course. Après une analyse génétique de ceux-ci, ils ont fait une étonnante découverte ! Le genre bactérien Veillonella était plus abondant après la course. Cette abondance a également été observée chez un marathonien en comparant son microbiote à celui d’une personne sédentaire. 

Pour compléter cette étude, des chercheurs ont isolé l’espèce Veillonella atypica provenant de marathoniens et l’ont administré à des souris. Le résultat est sans appel : les performances physiques des rongeurs sur le tapis de course ont été améliorées de 13% ! Les souris ayant bénéficié de la bactérie étaient plus endurantes.

Elle serait capable de métaboliser l’acide lactique

Si cette bactérie permet de tels exploits, ce serait grâce à sa capacité à métaboliser l’acide lactique, responsable notamment de la fatigue et des douleurs musculaires. Cette substance constitue l’unique source de carbone de Veillonella, ce qui lui permet de la convertir en propionate, un acide gras à chaines courtes, à l’origine de l’amélioration des capacités physiques.

Les conclusions de cette recherche entraîne une réflexion auprès des auteurs. En effet, Aleksandar Kostic, un des auteurs de l’étude, explique dans un communiqué qu’ils envisagent de créer « un supplément contenant des probiotiques que les gens peuvent prendre pour augmenter leur capacité à faire de l’exercice de manière significative et se protéger contre les maladies chroniques, notamment le diabète ».

Ce ne serait donc pas une légende : les marathoniens ont bien un petit truc en plus que les autres n’ont pas !

LC

Référence

SCHEIMAN J, LUBER JM, CHAVKIN TA, MACDONALD T, TUNG A, PHAM LC, WIBOWO MC, WORTH RC, PUNTHAMBAKER S, TIERNEY BT, YANG Z, HATTAB MW, AVILA-PACHECO J, CLASH CB, LESSARD S, CHURCH GM, KOSTIC AD. Meta-omics analysis of elite athletes identifies a performance-enhancing microbe that functions via lactate metabolism. Nature Metabolism. 2019

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