En tout cas, c’est ce que souhaite faire l’armée américaine pour protéger leurs soldats. L’Agence américaine de recherche pour la défense (Darpa pour Defence Advanced Research Projects Agency) a lancé un nouveau programme, ReVector, destiné à trouver des pistes pour réduire, voire même éradiquer les risques de transmission de maladies dues aux moustiques.

Les moustiques, ces vecteurs de maladies

En effet, ces insectes (et plus précisément Aedes, Anopheles et Culex) sont des vecteurs de maladies potentiellement létales comme le paludisme, la dengue, les encéphalites japonaises ou de la Murray Valley… et représentent alors une grande menace pour les troupes déployées à l’étranger.

Une nouvelle approche pour éloigner les moustiques : la modification du microbiote cutané

Et pourquoi ne pas simplement utiliser des répulsifs, des médicaments ou des moustiquaires ?! Car leurs effets sont insuffisants ou sont sources d’effets secondaires indésirables.

Le Darpa mise alors sur une nouvelle approche et cela passe par une modification du microbiote cutané. Il faut savoir que les moustiques sont sensibles aux odeurs dégagées par les bactéries et les champignons présents à la surface de notre peau. Ils sont donc plus ou moins attirés par un individu en fonction de son microbiote. Pour mettre en place le programme, les scientifiques devront identifier les microorganismes éloignant les moustiques puis trouver des stratégies pour qu’ils composent majoritairement le microbiote cutané. Plusieurs pistes sont évoquées comme l’utilisation de pré– et probiotiques afin d’ajouter de nouveaux microorganismes ou nourrir ceux déjà présents sur la peau ou encore la fabrication de nouveaux microbes permettant d’agir directement sur les moustiques. Ce dernier point serait un véritable challenge, car très compliqué à mettre en place étant donné que les gènes ne régulent pas une unique fonction.

Un long périple pour atteindre cet objectif

Pour atteindre cet objectif de traitement universel, un long périple attend le Darpa :

  • Tout d’abord, il est nécessaire de recruter des chercheurs intéressés par le projet ;
  • Ensuite, un travail de grande ampleur de caractérisation des microbiotes cutanés est à effectuer, rendu compliqué du fait de la diversité des métabolismes et des microbiotes des individus ;
  • Il faut également penser aux pré- et/ou probiotiques à sélectionner pour réaliser le mélange idéal et universel, sans développer de résistance aux agents antimicrobiens et tout en gardant à l’esprit que les moustiques sont sensibles à de nombreuses molécules chimiques ;
  • Le traitement devra être efficace sur les trois types de moustiques les plus communs (Aedes, Anopheles and Culex) ;
  • Pour finir, le traitement devra offrir une protection d’au moins 2 semaines, sans être altéré par les douches et sans effets secondaires.
  • 4 ans, c’est l’objectif que le Darpa s’est fixé pour y arriver, dont 18 mois d’études in vitro, 18 mois d’études précliniques et 12 mois d’études sur l’homme.

Autant dire qu’une telle découverte pourrait être fortement appréciée par de nombreuses personnes !

LC

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