Les e-cigarettes ou cigarettes électroniques, sont considérées comme une alternative plus saine à la fumée de cigarettes classiques. De plus en plus en vogue depuis leur sortie, elles sont populaires chez les personnes souhaitant réduire leur consommation de cigarettes combustibles. Mais elles ont également conquis les jeunes n’ayant jamais fumé auparavant. Les utilisateurs de e-cigarette sont appelés vapoteurs.
Néanmoins, les e-cigarettes ne sont pas si inoffensives que nous pouvons le croire. En effet, elles contiennent des substances toxiques et des niveaux de nicotine comparables à la fumée de cigarettes traditionnelles, à l’origine de réactions inflammatoires. Et ceci passerait par une dysbiose du microbiote oral.
Un microbiote oral altéré avec les cigarettes électroniques
Pour évaluer les effets du vapotage sur la communauté microbienne orale, 119 volontaires ont été recrutés et répartis en 3 groupes :
- Les non-fumeurs
- Les fumeurs de cigarettes classiques (11 cigarettes par jour) ;
- Les vapoteurs (0,5 e-cigarette par jour).
Les résultats sont sans appel. Bien que l’indice de gravité des maladies parodontales et infections soit plus faible chez les vapoteurs (42,5%) comparé à celui des fumeurs (72,5%), ils étaient indéniablement supérieurs à celui des non-fumeurs (28,2%).
Autre observation : la composition du microbiote oral différait entre les 3 groupes, montrant un profil microbien propre à chaque groupe. Cependant, le microbiote oral des vapoteurs se rapproche fortement de celui des fumeurs, avec une flore orale plus riche en bactéries comparée aux non-fumeurs. De plus, les cigarettes et e-cigarettes favorisent la prolifération d’espèces microbiennes néfastes pour la santé bucco-dentaire. Ces données suggèrent que les fumeurs et les vapoteurs ont une dysbiose du microbiote oral.
Les e-cigarettes favorisent les infections
Des cellules co-cultivées avec des pathogènes tels que Porphyromonas gingivalis ou Fusobacterium nucleatum ou Escherischia coli ont été exposées à l’air ou à la e-cigarette puis analysées. Ces pathogènes sont positivement corrélés aux infections bucco-dentaires. Celles exposées à l’e-cigarette ont montré un taux d’infection par ces pathogènes significativement supérieur à celles exposées à l’air. Par ailleurs, un relargage de cytokines pro-inflammatoires est à noter suite à l’exposition à l’e-cigarette.
Les données de cette étude apportent un début de preuve sur le risque potentiel du vapotage pour la cavité orale, que ce soit sur les communautés microbiennes orales ou la vulnérabilité face aux infections bucco-dentaires.
LC
Référence
