L’être humain n’a pas été le premier à inventer le moteur, c’est la nature ! Et plus précisément ce sont les bactéries qui l’ont fait il y a plus de 2 milliards d’années, avec le flagelle. Surprenant pour de si petits organismes. Il s’avère qu’ils ne sont pas aussi simples que l’on pourrait le croire !

Le flagelle, correspondant à un long filament semi-rigide incorporé dans la membrane bactérienne, est doté d’un moteur permettant à un grand nombre de bactéries de se mouvoir dans leur environnement.

Le moteur de ces flagelles est une des machines moléculaires les plus étonnantes du vivant ! Extrêmement complexe, il est constitué de 30 à 40 protéines assemblées en une partie mobile, le rotor, et une partie statique, le stator.

Le rotor est composé d’un grand disque surmonté par des disques plus petits capables de tourner dans les deux sens permettant à la bactérie de changer de sens.

Le stator est, quant à lui, constitué de tubes fixes solidaires à la membrane bactérienne, assurant la stabilité de l’ensemble de la structure du flagelle.

La rotation du flagelle est provoquée par un flux de protons au niveau du stator, ce qui modifie la structure protéique du complexe rotor-stator à l’origine de la motilité du flagelle. La bactérie se déplace alors de façon hélicoïdale et peut parcourir près de 200 fois sa taille en une seconde.

Selon le type de bactéries, ce moteur présente des variantes en fonction des espèces mais aussi des contraintes imposées par leur milieu. Ainsi, plus les éléments circulaires du moteur sont larges, plus la puissance de déplacement est importante.

Autre aspect incroyable, le flagelle se construit et se répare lui-même ! 20 minutes suffisent pour que cette nouvelle machine se construise.

LC